La zoothérapie pour apaiser le résident

La médiation animale ou « Zoothérapie » a été introduite depuis deux ans à l’EHPAD Saint Jean de Dieu de Marseille, et plus particulièrement au sein de l’unité Saint Joseph qui accueille des résidents atteints de maladies neurodégénératives.

 

L’atelier Zoothérapie, qui se déroule toutes les deux semaines pendant environ 1h30 par séance, contribue activement et indéniablement au projet de vie de nos résidents. A l’arrivée de la zoothérapeute et des animaux (lapins, chinchilla, chat et chien), les résidents sont généralement regroupés dans une même salle. Les animaux sont placés sur une table, ou alors directement dans les bras ou sur les genoux des résidents. Ceux-ci peuvent alors les toucher, les nourrir, leur parler ou simplement les observer (de près ou de loin). Il est intéressant de noter que l’animal a été « formé » dès son plus jeune âge pour ces séances.

 

La zoothérapeute et la soignante encouragent les uns, rassurent les autres

 

La zoothérapeute et la soignante référente encouragent les uns, rassurent ceux qui n’osent pas s’approcher des animaux. Surtout, on n’impose rien à personne. La zoothérapeute peut ainsi se déplacer d’un résident à l’autre, avec un animal. Elle répond à leurs questions (« comment s’appelle ce lapin ?, est ce que c’est un mâle ou une femelle ? Son âge ? »). Elle peut également leur demander de caresser l’animal dans un sens, puis dans un autre, de toucher telle ou telle partie de l’animal. Selon elle, chaque geste ou action a un but.

 

La présence même des animaux rompt avec le quotidien des résidents, générant ainsi une ambiance plus conviviale, faite d’échanges et d’apaisement. Il n’est pas rare de voir un animal réactiver chez certains le souvenir d’un animal autrefois en leur possession, stimulant ainsi leur potentiel cognitif. Autour de l’animal, l’approche du résident semble parfois facilitée.

 

Par ailleurs les facultés sensorielles étant essentielles chez les personnes malades, le toucher des animaux peuvent produire chez certains un apaisement tel qu’ils s’endorment tout en continuant de caresser « leur » lapin. D’autre part, comme nous l’avons évoqué plus haut, chaque exercice demandé au résident a un but, par exemple celui de travailler la motricité des doigts au-delà du plaisir sensoriel rencontré. Enfin, tout simplement, s’occuper d’un animal c’est, pour des résidents, se sentir responsable, c’est leur conférer un sentiment d’utilité indispensable à leur valorisation.

 

Par cette présentation, nous pouvons constater que la zoothérapie n’a pas l’ambition, ni la vocation de « soigner » nos résidents. Cependant, elle peut leur apporter un apaisement, une confiance en eux, une stimulation cognitive, psychomotrice et affective. Certains résidents reconnaissent ou réclament certains animaux. Cet atelier est une action complémentaire à notre mission quotidienne de soignant. Il offre un moment privilégié où la barrière quelque fois imposée par la maladie semble disparaitre pour mettre le soignant et le résident dans un univers commun, à travers l’animal.

 

         Ghyslaine Momo Kenfack

            Collaboratrice de l’Unité Saint Joseph et Référente de l’atelier