Un nouveau centre Saint Jean de Dieu a été inauguré, dans la journée du 23 mars 2013 à Velloor en Inde. Cette résidence pour adultes handicapés mentaux s’intègre au sein d’un véritable village où chaque malade peut y trouver sa place.

A près de 150 kms à l’ouest de Kattappana, où avaient été inaugurées deux nouvelles maisons l’avant-veille, à quelques dizaines de kilomètres de Cochin, Velloor est une petite ville du sud-ouest de l’Inde en pleine expansion. C’est là, au milieu des forêts d’arbre à caoutchouc qui font la renommée de la région, que les Frères de Saint Jean de Dieu se sont installés, en 1998, pour construire un centre de soin et de service social pour “le bien-être des personnes différemment capables”.

Aujourd’hui, ce centre accueille 188 enfants (garçons et filles) et adultes (hommes) handicapés mentaux, âgés de 5 à 65 ans. Sur place, une école accueille chaque jour les moins de 18 ans, dont la majorité sont pensionnaires et logent dans six petites maisons avec leurs éducateurs. Pour les plus âgés, des ateliers leur permettent d’avoir une activité manuelle en produisant des objets qui sont ensuite mis à la vente et dont le bénéfice leur revient entièrement. Un grand centre de formation professionnelle permet par ailleurs d’accueillir de nombreux étudiants qui se préparent à travailler dans le domaine du handicap. Les frères et les soeurs de Saint Jean de Dieu logent également dans l’enceinte du centre et gèrent l’ensemble des projets avec l’aide des collaborateurs. Enfin, une chapelle, située au centre du site, permet à tous les habitants de ce petit village de se retrouver tous les matins à 6h00 pour la messe, ainsi que pour les grands événements.

C’est donc dans ce site entouré d’une végétation luxuriante et décoré pour l’occasion, sous une chaleur écrasante, que plus de 300 personnes se sont retrouvées ce 23 mars, accueillies par la fanfare du centre, composée uniquement de jeunes résidents. Fiers dans leurs uniformes et battant le rythme avec force, ils ont ouvert la procession vers le nouveau bâtiment à inaugurer, suivis de deux évêques, des frères et des soeurs de Saint Jean de Dieu, dont les deux supérieurs généraux et la délégation de frères venus d’Europe, de tous les résidents, de leurs familles et de leurs professeurs.

Le nouveau bâtiment inauguré, baptisé “Tharavad” (qui signie “vivre ensemble en famille” en malayalam), est destiné à accueillir 51 hommes handicapés. Chaque résident aura son propre studio et partagera le salon et la salle à manger avec les autres. “Nous avons voulu permettre aux personnes que nous accueillons de se sentir ici chez elles, tout en aménageant les lieux pour leur permettre d’être le plus autonomes possible”, explique Frère Augustine, le directeur du centre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle “Tharavad” a été construit. “Nous avions de plus en plus de demandes de familles d’adultes handicapés qui, après le décès des parents, nous appelaient à l’aide pour trouver une solution pour leur frère, neveu, cousin… dont ils ne pouvaient pas s’occuper”, ajoute le religieux pour qui cet établissement répond à une demande nouvelle et récurente. Pour assurer le confort et les soins des résidents, 17 éducateurs logeront sur place.

Invité d’honneur à la cérémonie d’inauguration, le président de la Commission gouvernementale qui gère les centres de réhabilitation d’Inde a rendu hommage au travail des frères de Saint Jean de Dieu sur le site de Velloor. “Je suis déjà venu chez vous en 2007 et me revoilà 6 ans après, a rappelé Ian Cardozo, et je dois dire que je toujours aussi impressionné par l’excellence de votre travail”. Dans son discours longuement applaudi par le staff et les parents des résidents, il a ensuite fait l’éloge des 5 valeurs de l’Ordre hospitalier, invitant le personnel de l’établissement à poursuivre sa route “vers la perfection”. Il a terminé son discours par un plaidoyer en faveur de l’inclusion des personnes handicapées dans la société : “le handicap n’est pas un problème, c’est une priorité. Il est de la responsabilité de chacun d’entre nous d’être les instruments d’un changement en faveur de l’intégration des personnes ayant un handicap”, a-t-il conclu.

La journée s’est terminée par des danses présentées par les résidents qui ont réussi à émouvoir l’assemblée par la qualité de leurs prestations et la joie qui illuminaient leurs visages.