Rencontre avec un médecin d’Afagnan

Le docteur Yawo Dodzi Agogue, gastro-entérologue de l’hôpital Saint Jean de Dieu d’Afagnan (Togo), était de passage en France à l’invitation du docteur Yves Gerosa, médecin à la Clinique Oudinot lui-même à peine rentré d’une mission humanitaire en Afrique. Rencontre…

La visite en France du docteur Agogue a coïncidé avec la visite de Frère Florent Priuli, directeur et chirurgien de l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta au Bénin. Ce dernier a pu rencontrer, le 28 novembre 2013, de nombreux acteurs de la coopération qui unit la France aux établissements Saint Jean de Dieu d’Afagnan et Tanguiéta. L’occasion pour lui de rendre un vibrant hommage à “tous les bénévoles, volontaires et bienfaiteurs qui nous aident à sauver chaque jour des vies.”

Quels sont vos liens avec l’institution Saint Jean de Dieu ?

Je suis arrivé par hasard à l’hôpital Saint Jean de Dieu d’Afagnan, dans la période de troubles socio-politiques qu’a connu notre pays en 1991-1992. Jeunes diplômés, nous avions été obligés de quitter Lomé, la capitale, pour nous rendre en province pour faire des stages et des remplacements. J’étais à Vogan, dans un Centre médico-social, quand un confrère qui, lui, avait atterri à Afagnan, m’a appelé pour me dire qu’on avait besoin d’un médecin de mon profil à l’hôpital Saint Jean de Dieu. Et j’y suis encore, 18 ans après !

La visite en France du docteur Agogue a coïncidé avec la visite de Frère Florent Priuli, directeur et chirurgien de l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta au Bénin. Ce dernier a pu rencontrer, le 28 novembre 2013, de nombreux acteurs de la coopération qui unit la France aux établissements Saint Jean de Dieu d’Afagnan et Tanguiéta. L’occasion pour lui de rendre un vibrant hommage à “tous les bénévoles, volontaires et bienfaiteurs qui nous aident à sauver chaque jour des vies.”

Quel a été l’objet de votre présence en France ?
Je suis venu en France à l’invitation du docteur Gerosa pour participer au congrès de Gastro-entérologie à Paris du 14 au 16 novembre, suivi de séances d’endoscopie digestive à la Clinique Oudinot, jusqu’au 28 novembre. Ce séjour a également été l’occasion de visiter les établissements Saint Jean de Dieu de Paris, de rencontrer les frères et les personnes en charge du bureau des missions, qui nous soutiennent beaucoup.

Avec quels sentiments repartez-vous, après ce premier séjour en France ?
J’ai été impressionné par beaucoup de choses ! Parmi elles, je voudrais citer l’accueil chaleureux qui m’a été réservé, à la fois par les frères de la communauté de Paris, par l’équipe médicale de la Clinique Oudinot, comme par tant d’autres qui se sont occupés de moi pendant mon séjour, parmi lesquels le docteur Jean Vergès, ou encore les docteurs Valérie Safa, Myriam Lecuyer et Selma Demirci, pour ne citer qu’eux. J’ai pu expérimenter l’hospitalité dans toute sa beauté ! J’ai également été impressionné par le plateau technique et la qualité de la prise en charge des patients en endoscopie digestive à la Clinique Oudinot, tout comme par le travail fabuleux du Frère Gérard et de son équipe de bénévoles qui gèrent les containers de matériels qui nous sont régulièrement envoyés.

En quoi ces aides matérielles, ainsi que l’envoi régulier de volontaires, vous sont utiles ?
Le matériel qui nous est envoyé nous permet de mieux prendre en charge nos patients, qui sont le plus souvent démunis et nécessiteux, et donc de sauver des vies humaines. Nous saluons cette année l’envoi d’une colonne d’endoscopie alors que celle qui existait était tombée en panne et irréparable. Il en est de même pour tout le matériel de chirurgie et de traumatologie.
Le personnel soignant qui nous est envoyé vient par ailleurs renforcer l’équipe en place, améliore ses prestations et participe à la formation sur place, en plus de partager avec nous l’hospitalité universelle de Saint Jean de Dieu !
Enfin, l’argent qui est envoyé permet la mise en place de programmes comme la lutte contre le Sida par des dépistages volontaires anonymes et gratuits, le bilan pré-thérapeutique des patients éligibles pour le traitement antirétroviral, ainsi que l’achat de médicaments.
Je tiens à remercier tous ceux qui participent, d’une manière ou d’une autre, à ce soutien. Ces aides nous permettent de sauver de nombreuses vies et nous vous en sommes très reconnaissants. Il est impératif pour nous de poursuivre cette collaboration pour faire face à la problématique de la prise en charge de qualité du malade pauvre et nécessiteux.