Un chapitre n’est pas une réunion technique…

“Notre chapitre n’est pas avant tout une rencontre technique de recherche de stratégies, mais plutôt une réunion spirituelle pour capter ce que l’Esprit nous demande”, a déclaré Frère Jesús Etayo dans son discours d’ouverture du 102ème Chapitre de la province de France, le 26 mai 2014. En voici quelques extraits…

 

“Tous les chapitres provinciaux sont importants, mais, pour l’ensemble de l’Ordre, celui-ci, comme le prochain au cours du mandat de l’actuel gouvernement général, acquièrent   une importance cruciale pour définir ce que l’Ordre aura à vivre dans l’avenir, au moins au cours de ces prochaines années compte tenu de la réalité actuelle, de la mission, du nombre et du style de vie des frères et de toutes les situations complexes auxquelles nous sommes confrontés. Je remercie la province pour le travail de préparation réalisé en vue du présent chapitre.

 

Pendant ces prochains jours il nous faudra avant tout nous mettre à l’écoute de l’Esprit du Seigneur pour bien comprendre la réalité que vit la Province actuellement et discerner les orientations qu’elle doit suivre pour le futur. Par conséquent, notre chapitre n’est pas avant tout une rencontre technique de recherche de stratégies, mais plutôt une réunion « spirituelle » pour capter ce que l’Esprit nous demande.

 

Le thème du chapitre est : « Vivre l’hospitalité avec espérance et audace ». Les temps actuels exigent pour l’?glise, la vie consacrée et pour notre Ordre ces deux attitudes d’espérance et d’audace, comme nous le rappelle fréquemment le pape François.

 

L’espérance habite celui qui fonde sa vie sur Dieu dans la personne de son Fils, Jésus Christ, comme le disait et le vivait notre fondateur saint Jean de Dieu : « N’ayez confiance qu’en Jésus Christ’ Ne comptez que sur Jésus Christ… » En dehors de Dieu, toutes les espérances sont vaines.

 

C’est à partir de cette espérance que nous pouvons parler d’audace. Car c’est précisément lorsque notre espérance est enracinée sur des fondements solides que nous sommes appelés à faire preuve d’audace, à ne pas laisser tomber les bras, à ne pas nous laisser envahir par la tentation du découragement, de la lassitude ou par des arguments purement humains, éloignés de toute confiance en Dieu.

 

Nous ne devons pas nous limiter à de belles phrases, nous devons être capables de transformer en gestes et en faits concrets l’espérance et l’audace auxquelles nous sommes appelés.

 

Nous savons pertinemment que l’espérance exige une réponse engagée et courageuse pour qu’elle ne résonne pas comme une timbale creuse.

 

Votre province a déjà fait un excellent cheminement pour ce qui concerne les ?uvres en créant une Fondation qui les englobe toutes. En outre, vous avez fait un travail de restructuration en regroupant les frères dans trois communautés. Néanmoins, compte tenu du nombre restreint de frères, de la carence de vocations au cours de ces dernières années et qui ne semble pas devoir changer à court terme, il faudra entreprendre une réflexion et un discernement quant à l’avenir de votre Province en examinant les divers scénarios possibles. Vous pouvez ne vouloir compter que sur les seules  forces de votre province ou vous ouvrir à d’autres possibilités avec d’autres provinces de l’Ordre plus proches de vous. Ceci vous permettra d’examiner au cours du prochain chapitre provincial quelques propositions soigneusement étudiées et pensées. Il est impératif, à mon avis, de faire ce travail pendant le prochain quadriennat pour éviter de devoir prendre, dans un avenir pas trop lointain, des décisions dans l’urgence et probablement, trop tardives.

 

Nous avons également perdu notre impact dans la mission apostolique. Certes, nous sommes moins nombreux et plus âgés et beaucoup d’entre nous ont des responsabilités au niveau de la gestion et de l’administration, ce qui est également nécessaire. Toutefois, ceci ne justifie pas que l’on remarque chaque fois davantage l’absence de la présence des frères auprès des malades et des pauvres ainsi que leur peu de disponibilité pour, à la lumière du charisme, lancer des propositions de service aptes à répondre aux nouveaux besoins. Tout est nécessaire et nous ne pouvons pas tout faire, mais aucun d’entre nous ne peut rester en marge du service apostolique auquel nous devons nous dévouer corps et âme, non pas pour rechercher le pouvoir ou le prestige, mais pour être des témoins et des guides charismatiques. Sur ce point également nous avons perdu notre amour des premiers temps !

 

Retourner à son premier amour exige de chacun une conversion du c?ur pour assumer avec fidélité et responsabilité les engagements de sa consécration. Sans cela, tout le reste devient inutile et vain. En outre il faut un programme de vie nouvelle pour lequel l’animation et l’accompagnement de supérieurs responsables est indispensable.

 

Retourner à son premier amour dans cette perspective exige de tous les frères, des plus jeunes aux plus âgés, une réponse claire, audacieuse et courageuse conformément à l’étape de leur vie. Le chapitre provincial est un moment opportun pour discerner et rechercher les pistes et les moyens nécessaires pour entreprendre un tel chemin de conversion. Le retour à son premier amour doit se concrétiser dans une programmation adéquate pour les prochaines années.

 

L’avenir de l’Ordre se joue sur ce retour et cette conversion du c?ur.

 

Que le Seigneur, la Vierge Marie, notre Mère, saint Jean-Baptiste, patron de votre Province, saint Jean de Dieu, nos saints et bienheureux nous accompagnent pendant ces prochains jours. Qu’ils éclairent et guident nos travaux pour que nous puissions donner à la Famille hospitalière de saint Jean de Dieu de votre Province des indications claires pour les engagements et les actions des prochaines années.”