Le 8 mars est, chaque année, un événement fort dans la vie des établissements et communautés de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu qui commémorent leur fondateur, qui est aussi le patron des malades et du personnel soignant. Cette année, cette fête prend un sens tout particulier du fait qu’elle coïncide avec l’Année de la miséricorde voulue par le pape François, comme nous le rappelle Florence Prémont, responsable de la pastorale au sein de la Fondation Saint Jean de Dieu.

Hospitalité et miséricorde ne font qu’un. Cette année, les membres du personnel, les personnes bénévoles, les patients, résidents et hébergés des établissements de la Fondation Saint Jean de Dieu se sont trouvés stimulés pour réfléchir et rendre compte de la miséricorde. En effet, la fête de saint Jean de Dieu célébrée chaque année autour du 8 mars (jour anniversaire de la mort du fondateur de l’Ordre hospitalier), relève ce trait essentiel du charisme porté par les Frères et transmis aux personnes vivant et travaillant dans les établissements.

Dans un premier temps, ce mot de « miséricorde » a interpellé, parfois dérouté. Qu’entendons-nous par « miséricorde » ? D’où vient ce terme ? Qu’évoque-t-il à chacun ? Quelle représentation s’associe à son évocation ? Comment se traduit la miséricorde dans nos pratiques ? Comment pouvons-nous la mettre en valeur lors de la fête de Saint Jean de Dieu ? Telles furent les questions qui se sont posées et autour desquelles se sont réunies des équipes mobilisées par la préparation de ce jour anniversaire.

Voilà de profondes questions qui ont donné lieu à des échanges riches et créatifs entre membres du personnel, de toutes fonctions : administratives, soignantes, sociales, éducatives, encadrement, direction’ La consonance « religieuse » soulignée par certains, a été l’occasion d’un dialogue enrichissant, entre personnes de confessions différentes ‘ catholique ou musulmane- ou sans reconnaissance d’une adhésion de foi.

A Marseille, à l’Accueil de nuit Forbin, il a été souligné le regard porté les uns sur les autres, pour proposer un accueil inconditionnel, qui restaure la personne. A la Maison de retraite Saint Barthélemy, c’est l’accompagnement dans la durée, jusqu’au bout, qui a retenu l’attention, avec le passage d’un relais nécessaire entre les personnes, entre les soignants, mais aussi entre les résidents. Au Centre médico-social Lecourbe, au moment d’une réorganisation, c’est la confiance dans le changement, permettant la fidélité dans l’accompagnement qui a été relevé. A la Clinique Oudinot, ce sont des témoignages qui seront recueillis à l’occasion de la fête de saint Jean de Dieu. Au Centre hospitalier Dinan / Saint-Brieuc, l’évangile du Bon Samaritain sera mimé par des usagers. Enfin, au Centre médico-social du Croisic c’est l’accueil de la différence en osant la bienveillance qui sera mis en évidence.

En ouvrant une Année Sainte de la miséricorde au nom de l’Eglise catholique, le Pape François écrit : « La miséricorde, c’est la loi fondamentale qui habite le c?ur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie. La miséricorde c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son c?ur à l’espérance d’être aimé pour toujours».

Saint Jean de Dieu aimait à exhorter ses amis quant à la nature miséricordieuse de Dieu et à la confiance qu’elle suscite. Dans sa première Lettre à la Duchesse de Sessa, il écrit : « Si nous considérons combien grande est la miséricorde de Dieu, jamais nous ne cesserions de faire le bien quand nous le pouvons ; car, donnant aux pauvres, pour son amour, ce que lui-même nous a donné, c’est le centuple qu’il nous promet, en la bienheureuse éternité. »

Ouvrons nos c?urs aux horizons de la miséricorde !