
Plus de 100 frères, collaborateurs et amis de l’hôpital Saint Joseph de Monrovia se sont retrouvés, le 11 mars 2017, pour fêter ensemble leurs deux saints patrons : saint Jean de Dieu – fêté le 8 mars – et saint Joseph – fêté le 19 mars. A cette occasion, Frère Jesús Etayo a inauguré un nouveau bâtiment au sein de ce centre qui revit après 2 années d’une lutte dramatique contre Ebola.
C’est une célébration toute simple qui s’est déroulée dans le hall d’accueil des consultations de l’hôpital, en présence du supérieur général de l’Ordre, des frères de la communauté locale et de la province d’Afrique, ainsi que d’une délégation de l’organisation non gouvernementale Juan Ciudad ONGD.
S’agissant de la première fête de Saint Jean de Dieu depuis la fin officielle de l’Ebola en 2016 par l’Organisation mondiale de la santé, la messe a été dite pour toutes les victimes du virus qui a causé des ravages au sein de cet hôpital où 3 frères de Saint Jean de Dieu (la totalité de la communauté) sont décédés, ainsi qu’une religieuse de l’Immaculée Conception et plusieurs collaborateurs. Le centre avait dû fermer quelques semaines, fin 2014, le temps de trouver du matériel de protection et de recréer une communauté grâce au soutien des provinces du monde entier et de nombreux bienfaiteurs.
Aujourd’hui, l’hôpital retrouve peu à peu un rythme de croisière, bien que, du fait de la situation économique dramatique de l’après Ebola et la crainte toujours présente d’une nouvelle épidémie dans des lieux publics, le nombre de patient soit encore plus faible qu’avant.
Frère Jesús Etayo a rendu hommage, au cours de la messe, “à ceux qui sont morts en allant jusqu’au bout de leur engagement”, ainsi qu’à tous ceux qui ont permis la réouverture rapide de l’hôpital alors que tous les autres centres de soins de la capitale libérienne étaient fermés, aggravant la situation sanitaire de la région. “L’Ordre a toujours eu comme objectif de maintenir sa mission malgré les crises”, a-t-il ajouté, faisant notamment allusion à la récente guerre civile qui a secoué le pays jusqu’en 2003, tuant plus de 150.000 personnes en plus de dix ans. L’hôpital Saint Joseph, fondé en 1963 par la province d’Espagne, a été le seul a rester ouvert pendant toute la guerre dans le pays.
Aujourd’hui reconstruit pour la deuxième fois de son histoire après ces deux terribles événements, l’hôpital poursuit sa mission. Avec une capacité de 141 lits répartis en différents services (chirurgie générale, obstétrique, gynécologie et pédiatrie), il emploie 165 collaborateurs et 11 médecins. Depuis 1972, l’hôpital gère par ailleurs un dispensaire dans le quartier de New Kru Town.
“Notre objectif aujourd’hui est de nous tourner avec conviction vers l’avenir et d’envisager les 50 prochaines années avec espérance, en lien avec notre vision, notre mission et nos valeurs”, a souligné Frère Linus, conseiller provincial, à l’issue de la célébration. “Notre seule préoccupation est de servir le peuple du Liberia, tout spécialement ceux qui souffrent.”
Avant d’aller inaugurer le nouveau bâtiment des archives des dossiers patients, les participants se sont rendus à l’entrée de l’enceinte de l’hôpital pour dévoiler une plaque en l’honneur des frères et collaborateurs décédés durant Ebola.









