Une trentaine de Frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu de France et de Madagascar se retrouveront du 19 au 23 février 2018 à Lyon pour leur 103ème Chapitre provincial sur le thème, “Construire le futur de l’hospitalité”.

Cette présence à Lyon est un retour aux sources pour les Frères hospitaliers qui ont fondé et géré pendant près de 150 ans l’hôpital psychiatrique Saint Jean de Dieu de la ville, vendu en 1980 (cf encadré ci-dessous).

Pendant cinq jours, les Frères vont faire le point sur ce qui a été vécu au sein de la province de France ces quatre dernières années. Le Chapitre verra également l’élection d’un nouveau supérieur provincial et de ses conseillers. Les deux derniers jours seront plus particulièrement consacrés à un temps d’échange autour de la mission de la Fondation Saint Jean de Dieu, cinq ans après sa création. Vendredi, les participants définiront les lignes d’action et les priorités pour les quatre années à venir et que la nouvelle équipe sera chargée de mettre en place. Le Supérieur général de l’Ordre, Frère Jesús Etayo, ainsi que ses conseillers, Frère Pascal Ahodegnon et Frère Giampietro Luzzato, seront également présents.

Aujourd’hui, l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu en France, c’est 1600 salariés pour 20.000 personnes accueillies chaque année dans nos établissements (personnes âgées issues de la rue, sortant de prison ou présentant des pathologies psychiatriques, personnes handicapées de la naissance jusqu’à la fin de vie, malades psychiatriques, sans-abri’), au nombre de 6 en France et de 455 à travers le monde.

Afin de permettre aux Frères de vivre ce Chapitre sereinement, une équipe de jeunes adultes trisomiques et de collaborateurs de la Curie provinciale soutiendront les religieux dans l’organisation pratique et spirituelle de l’événement. L’occasion de vivre, ensemble, l’esprit de la Famille hospitalière, au c?ur de cette semaine de travaux.

Histoire de notre présence à Lyon
Les Frères hospitaliers de saint Jean de Dieu sont arrivés en France en 1602, invités par la reine Marie de Médicis. Ils ont fondé un premier hôpital à Paris puis une quarantaine sur tout le territoire français et dans les colonies. A la Révolution française, ils ont été chassés de leurs hôpitaux et l’Ordre à disparu en France. En 1819, Paul de Magallon, un ancien soldat de l’armée napoléonienne a pris la résolution de restaurer l’Ordre en France. Sous le nom de Frère Jean de Dieu de Magallon, il a rassemblé autour de lui un groupe d’infirmier bénévoles à Marseille et l’a fait reconnaître par Rome. Souhaitant vivement posséder son propre hôpital pour soigner les malades selon le style de saint Jean de Dieu, le Père de Magallon s’est rendu à Lyon, ville réputée généreuse, et a fondé en 1824 dans le château de Champagneux un établissement psychiatrique, car il voyait que les malades mentaux étaient à l’époque enfermés dans les prisons. Les patients affluèrent et l’expertise du Père de Magallon en matière de traitement des maladies mentales fut très vite reconnue par l’?tat : en 1838, au moment de l’élaboration de la première loi sur les aliénés, il est invité à exposer ses idées et méthodes à la chambre des pairs. L’hôpital saint Jean de Dieu de Lyon était la maison-mère et siège du noviciat pour la province de France de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu. Les frères y ont également créé une école d’infirmiers, officiellement reconnue par l’Etat en 1925, pour former les jeunes religieux, qui effectuaient également des stages dans les différents hôpitaux de la ville. Les Frères ont quitté Lyon en 1979, l’hôpital devenant alors propriété du département du Rhône. Aujourd’hui, l’Ordre est en contact régulier avec le groupe « mémoire et patrimoine » créé au sein de l’hôpital pour préserver et mettre en valeur la richesse de l’histoire de l’établissement.