Dominique Soupe, responsable du Bureau des missions est allé porter main forte au Centre d’hébergement de Forbin à Marseille. Il nous livre son témoignage.

Pendant que certains cadres et autres agents de maîtrise sont en télétravail, les gens du bas, les agents de service, les agents de cuisine, leurs chefs et plein d’autres qu’on oublie même parfois de saluer quand on arrive au bureau le matin, sont au combat face à un ennemi nommé Covid 19 !

Depuis le 17 mars, le pays tout entier est confiné. Toute la France est entrée dans une phase de confinement qui devrait durer au moins plusieurs semaines. « L’état de guerre » décrété par Emmanuel Macron bouleverse toute l’organisation du pays, l’économie, les transports, les déplacements, et bien entendu les professions. Toutes ? Non, de nombreux professionnels, parmi lesquels figurent les plus précaires, échappent à la procédure et sont forcés de continuer leur travail.

Parmi ceux-là, plusieurs salariés de la Fondation de Saint Jean de Dieu du CHRS de la rue Forbin de Marseille, emmenée par leur directrice, Aurélie Ruibanys qui se fait un devoir d’être chaque jour sur le terrain pour accompagner ses équipes. Deux Frères Hospitaliers, Frère Bernard et Frère Bénéga, ces veilleurs de l’hospitalité, des fidèles lieutenants de Saint Jean de Dieu, apportent leurs concours pour accueillir les 283 sans-abris de ce centre 24 h sur 24. La vocation de ces Frères de saint Jean de Dieu est de témoigner, par l’exercice de l’hospitalité, de la compassion du Christ pour toute personne souffrante. L’Hospitalité est un grand don, et beaucoup de collaborateurs se sont engagés pour cette cause, et tout comme les Frères, ils sont exemple de dévouement de vie jusqu’à la mort ! Une petite pensée pour les Frères et collaborateurs tombés lors de l’épidémie d’Ebola en Afrique.

Toujours à la rue et exposée à cette pandémie, cette population à risque devrait pourtant être « considérée comme un public prioritaire en terme de protection, au même titre que les personnes âgées ». « L’état de santé des sans-abris est fragile : beaucoup de personnes souffrant de maladies chroniques, des cancers, des VIH, des addictions… ».

Les salariés du CHRS qui ont bien intégré les cinq valeurs des Frères Hospitaliers (hospitalité, qualité, respect, responsabilité et spiritualité) ont compris qu’avec le confinement obligatoire, leurs hébergés allaient se retrouver dans les rues. S’il est désormais interdit, sauf dans certains cas précis, de sortir de chez soi, les sans-abris n’ont, eux, pas tous un endroit où se réfugier. « Ce qui est curieux, c’est que le confinement généralisé rend encore plus visible leur présence dans l’espace public », relève Florent Guéguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe plus de 800 associations de lutte contre l’exclusion.

N’oublions cependant pas de rendre hommage aux soldats de l’ombre, ces fantassins qui affrontent la pandémie en faisant leur travail avec cœur malgré la peur aux ventres.

La plupart des secteurs de l’économie et des métiers non essentiels ou indispensables à la vie du pays sont rapidement passés au télétravail. Toutes les maisons Saint Jean de Dieu de France et d’ailleurs sont restées ouvertes.En première ligne, nos soignants et tous méritent ces applaudissements quotidiens du grand public.

N’oublions cependant pas de rendre hommage aux soldats de l’ombre, ces fantassins qui affrontent la pandémie en faisant leur travail avec cœur malgré la peur aux ventres.

Ces cuisiniers, aides en cuisine, agents d’entretien, agents d’accueil, aides-soignants et travailleurs sociaux au CHRS ont accepté voire proposé que le Centre soit ouvert H 24 pour permettre aux sans-abris et autres vagabonds de se confiner et de trouver les trois repas chauds de la journée. En temps ordinaire, le Centre n’ouvre ses portes qu’en soirée.

Bravo et grand respect à vous
Merci à Saint Jean de Dieu